Beaucoup de gens pensent que faire de l’exercice est un moyen efficace de perdre du poids. Cependant, il y a des preuves scientifiques qui montrent que le sport intensif peut ne pas toujours être la meilleure option pour perdre du poids. Faire de l’exercice est souvent conseillé pour atteindre cet objectif, mais il est important de comprendre que tous les types d’exercice n’ont pas le même effet sur la perte de poids. Le sport intensif, malgré ses nombreux avantages pour la santé, peut parfois avoir des conséquences négatives sur la perte de poids.

Changement dans le métabolisme : 

L’excès de pratique sportive peut induire des changements significatifs dans le métabolisme, comme abordé dans mon article sur le métabolisme. Lorsqu’une personne s’engage dans des exercices intensifs sur une période prolongée, le corps a la capacité de s’adapter pour optimiser l’utilisation de l’énergie. En d’autres termes, il devient plus efficace dans la préservation des calories, ce qui peut rendre la perte de poids plus ardue. Une manifestation courante de ce phénomène est le ralentissement du métabolisme au repos. Des recherches menées par Tremblay et son équipe en 1997 ont démontré que des séances d’entraînement intensives peuvent influencer la réduction du métabolisme de base (voir mon article dédié). Ce changement métabolique peut représenter un défi pour ceux cherchant à perdre du poids, car un métabolisme plus lent signifie que le corps brûle moins de calories au repos. Par conséquent, il est essentiel de trouver un équilibre dans la pratique sportive afin de favoriser la santé métabolique tout en évitant les effets indésirables d’un métabolisme ralenti.

Augmentation de l’appétit : 

L’excès de pratique sportive peut susciter une envie accrue de manger. Il est fréquent que les individus qui s’engagent dans des activités physiques intensives aient tendance à compenser les calories brûlées en augmentant leur apport alimentaire. Une étude conduite par King en 1994 a révélé que le sport intensif peut conduire à une augmentation significative de la consommation alimentaire, annulant ainsi les bénéfices potentiels liés à la perte de poids. Cette réponse alimentaire peut être influencée par divers facteurs, y compris la perception d’avoir « mérité » une récompense après un effort physique intense. Bien que l’exercice soit essentiel pour la santé, il est important de maintenir une approche équilibrée qui intègre une alimentation adaptée aux besoins énergétiques réels, évitant ainsi la surcompensation alimentaire qui pourrait contrebalancer les effets positifs de l’activité physique. La conscience de ces comportements alimentaires compensatoires est cruciale pour atteindre un équilibre entre l’effort physique et la gestion de l’alimentation.

Stress Oxydatif : 

L’excès de pratique sportive, bien que bénéfique pour la santé, peut également entraîner des conséquences néfastes, notamment en favorisant le stress oxydatif. Le stress oxydatif survient lorsque des radicaux libres, produits en excès lors d’une activité physique intense, endommagent les cellules du corps. Cette altération cellulaire peut déclencher des processus inflammatoires et des perturbations métaboliques. Des recherches, menées par Powers et son équipe en 2010, ont mis en évidence le lien entre le stress oxydatif et la signalisation de l’insuline. En perturbant cette communication vitale, le stress oxydatif complique la régulation de la glycémie, pouvant ainsi contribuer à des problèmes de gestion du poids. Ainsi, bien que l’exercice soit essentiel pour maintenir une bonne santé, il est crucial de trouver un équilibre afin d’éviter les effets délétères du stress oxydatif liés à une activité physique excessive.

Risque de blessures : 

Les sports intensifs impliquent souvent des mouvements brusques, des charges lourdes et une pression excessive sur les articulations et les muscles. Cela peut augmenter le risque de blessures, ce qui peut entraîner des périodes où on ne peut pas faire d’exercice, ce qui rend la perte de poids plus difficile. 

Stress chronique : 

L’excès de pratique sportive peut induire du stress chronique, déclenchant ainsi la libération d’hormones telles que le cortisol. Alors que le cortisol est essentiel pour la réponse au stress, son élévation prolongée peut avoir des conséquences néfastes. Des études, à l’instar de celles réalisées par Epel et son équipe en 2000, ont établi un lien significatif entre le stress chronique et la prise de poids. En effet, le cortisol, en excès, est associé à la tendance à accumuler des graisses, en particulier au niveau de la région abdominale. Cette accumulation de graisse abdominale est non seulement esthétiquement indésirable mais est également liée à un risque accru de problèmes de santé tels que les maladies cardiovasculaires et le diabète. Ainsi, bien que l’activité physique soit cruciale pour le bien-être général, il est impératif de veiller à maintenir un équilibre adéquat pour éviter les effets néfastes du stress chronique induit par un excès d’effort physique.

Il est important de reconnaître que, bien que le sport intensif puisse avoir de nombreux avantages pour la santé, il peut aussi avoir des effets négatifs sur la perte de poids. Les changements métaboliques, l’augmentation de l’appétit, le risque de blessures, le surmenage et le stress chronique peuvent entraver les efforts pour perdre du poids. Il est essentiel de considérer l’exercice comme un complément à une alimentation équilibrée et de choisir des activités physiques adaptées à ses objectifs personnels. C’est là que je peux vous aider à choisir en fonction de votre histoire, de vos aptitudes et de vos goûts personnels.

Références

1. Tremblay A., et al. (1997). Impact of exercise intensity on body fatness and skeletal muscle metabolism. Metabolism, 46(7), 846-856.
2. King NA, Hopkins M, Caudwell P, et al. Individual variability following 12 weeks of supervised exercise: identification and characterization of compensation for exercise-induced weight loss. International Journal of Obesity, 2008; 32(1), 177-184.
3. Powers S. K., et al. (2010). Reactive oxygen species: impact on skeletal muscle. Comprehensive Physiology, 1(2), 941-969.
4. McKean MR, Burkett BJ, Haines T, et al. Does the use of orthoses improve self-reported pain and function in patients with plantar fasciitis? A randomized controlled trial. The Journal of Foot and Ankle Research, 2006; 6(1), 19.
5. Epel E, Lapidus R, McEwen B, Brownell K. Stress may add bite to appetite in women: A laboratory study of stress-induced cortisol and eating behavior. Psychoneuroendocrinology, 2001; 26(1), 37-49.

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